Mairie de Lézardrieux

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Personnes Célèbres

Charles Gwennou (Lézardrieux 1851 - 1915 Vitry) est un poète de langue bretonne. Ses œuvres sont : Maro ar Morvan, Holl Oberiou Doue, Roit Meulodi d'Erhan.

Oeuvres Répertoriées

  • Comment je devins rimeur. Le vin du Recteur de Coatascorn en Basse-Bretagne. (Gwin person Koatascorn) Les grands vins de France. Curiosités littéraires. ; René Midy; Ch Gwennou ; Saint-Brieuc, Prud'homme 1904.
  • Santez Trifina hag ar Roue Arzur : mister e pemp arvest ; Charles Guennou; François Jaffrennou ; Montroulez : F. Hamon, 1899. 
  • Zantez Trifina - Ste Tréphine et le roi Arthur, drame en cinq actes écrit en vers bretons et traduit en prose française par Taldir ; Guennou, Ch. ; Paris : H. Champion, 1899
  • Sainte Tréphine et le roi Arthur : mystère en cinq actes ; Charles Guennou ; François Jaffrennou ; Morlaix : Imprimerie F. Hamon, 1899.
  • Meurlarjez! : (abadenn spontuz eur mezvier hag he vab) Charles Guennou ; Saint-Brieuc : Imprimerie Saint Guillaume, 1896
  • Al leaz. ; Ch Gwennou ; Saint-Brieuc : Imprimerie Saint Guillaume ..., 1896.
  • Re a skiant hon euz : pe Iann ar Manchek o vont da Baris ; Charles Guennou ; Saint-Brieuc : Imprimerie Saint Guillaume, 1896. 
  • Levr al labourer; Joachim Guillome ; Charles Guennou ; Brest : Dumont, 1895
  • Ar Bater. ; François Coppée; Fransez Ch Gwennou ; Moullet e Brest, e Ti ann Ao.A.Dumont, 1892. 
  • Holl oberiou Doue roit meulodi d'ezhan; Guennou, Ch.-F. ; Pempoul : E. Morin, 1873

Sources

Histoire de la Bretagne, par l'Abbé Henri Poisson, Chanoine titulaire de la cathédrale de Rennes, 6e édition revue en 1975, paru aux Editions Breiz

 

Extrait de l'oeuvre de Charles Le Goffic "Au Pays d'Armor : l'âme Bretonne" mentionnant Charles Le Gwennou. La langue et les Bardes:

 

Tel le barde Tal-Houarn, vulgo Charles Gwennou, de qui fut représentée, par la troupe de Ploujean, la première pièce moderne du répertoire breton: Santez Trifina hag ar rouc Arzur (Sainte Tréphine et le roi Artur).

Si je ne me trompe, le comité d'Union Régionaliste avait prié Gwennou de ravauder un ancien mystère du même nom, de qui la langue laissait fort à désirer. Gwennou se mit au travail; mais la besogne s'accommodait mal avec ses goûts. C'est un esprit fort alerte et tout primesautier. On lui avait donné un mois pour son ravaudage : il nous revint au bout du mois avec une œuvre de 7.000 vers, tout entière de sa façon et où il n'y avait plus rien de l'ancien mystère.

J'ai voulu présenter mes hommages à l'auteur de cette belle prouesse poétique.

Il habite Vitry-sur-Seine, dans la banlieue de Paris. Une campagne rase, plantée de tessons de bouteilles, mène à l'antique église abbatiale près de laquelle s'abrite le petit toit de Charles Gwennou. Un jardinet précède la maison, et tout à coup, la grille franchie, l'œil s'accroche à une demi-douzaine de couronnes mortuaires disposées en fer à cheval sur la façade et qui la font ressembler à un portique de mausolée. L'intérieur de l'habitation est plus déconcertant encore: dans l'antichambre, dans l'escalier, dans la salle à manger, partout des couronnes mortuaires. Et j'ai une petite gêne, je le confesse, quand je m'assois à la table hospitalière du barde, de sentir autour de moi toute cette décoration funèbre et de ne pouvoir lever les yeux sans lire dans l'entrelacs des fleurs artificielles « A ma cousine — A mon enfant — A mon père — A notre tante — A ma belle-mère. ». Quelle catastrophe inouïe a pu frapper ainsi celte famille et la priver brusquement de la totalité de ses membres? N'étaient la gaieté de mes hôtes et le vin qui rit dans les cristaux, je me croirais dans un de ces karneliou, dans un de ces reliquaires de la campagne bretonne, dont les murs sont tapissés comme ici d'inscriptions et de trophées mortuaires.

Le poète, qui voit mon étonnement, me donne tout de suite la clef de l'énigme : simple rédacteur à la Compagnie d'Orléans, il ne possède aucune fortune, et la charmante jeune femme qu'il a épousée subvient de son mieux aux besoins du ménage en tressant d'une main experte ces couronnes de deuil que, faute d'un magasin où les pouvoir exposer, elle suspend un peu partout aux murs de sa maison. L'explication me rassure et je ne tarde pas à me laisser gagner par la gaieté de mes hôtes. Car c'est une chose incontestable que, par ce clair dimanche d'été, il est gai comme un merle — comme un merle blanc — ce bon Gwennou haut de trois pouces, qui danse et sautille et ne tient pas en place plus d'une seconde. L'âge a neigé précocement sur ses cheveux. Mais il y a une jeunesse éternelle dans ses yeux nostalgiques et doux, ses yeux céruléens de Celte enfant...

Compatriote de Minous, il est né à Lézardrieux le 14 mai 1851. Sa mère était une paysanne de Pleubian ; son père, un modeste préposé des douanes qui savait tout juste écrire son nom et signer au rapport.

Recueilli par charité, comme Quellien et tant d'autres, dans le vieux collège épiscopal que hante implacablement le grand souvenir de Renan, il s'initia aux lettres antiques sur les bancs du petit séminaire de Tréguier et tâcha d'en exprimer le miel dans les poésies bretonnes qu'il commençait à composer déjà.

Un de ses parents l'avait mis en relations avec un instituteur de Poulrieux, ce Jean-Marie Le Jean, poète breton aussi, et qui avait pris pour nom bardique Eostik Koat-an-Noz, le Rossignolet du Bois-de-la-Nuit. Le Jean guida les premiers pas de l'enfant, lui donna quelques notions de prosodie. Elles lui profitèrent assez pour qu'en 1863, quand Gwennou n'avait encore que douze ans, Le Jean ne craignit pas d'envoyer à mon Père une poésie de son jeune élève qu'il jugeait digne de l'impression. La pièce avait pour titre "Ar Goulmik Gwenn", la Colombe blanche; elle était d'une délicieuse fraîcheur d'inspiration.

D'autres pièces prirent leur volée à sa suite qui s'éparpillèrent dans les gazettes de Lannion, de Guingamp, de Saint-Brieuc. Je ne crois pas que Gwennou les ait recueillies : il se destinait à la prêtrise ; il entra même au grand séminaire. Mais il en sortit presque aussitôt. Peut-être lui arriva-t-il comme au clerc de la chanson et qu'une lettre désespérée de sa « douce » le rappela brusquement dans le siècle.

Ses attaches cléricales étaient rompues : Gwennou partit chercher fortune à Paris. Il n'y trouva, je pense, comme la plupart de ses malheureux compatriotes qu'un servage déguisé. Mais il y a dans cette race bretonne une telle puissance de redressement et, pour dire le mot, un idéalisme si incurable qu'aux pires moments de sa vie le poète ne cessa de s'enchanter de beaux rythmes et de lumineuses évocations.

Rappellerai-je cette "Mort du roi Morvan" (Maro ar roue Morvan), le plus magnifique épisode peut-être de notre littérature nationale? Une traduction du Pater de Coppée, une adaptation en langage de Tréguier des Géorgiques vannelaises de L'abbé Guillôme, étendirent la réputation de Gwennou dans le petit cercle des celtisants.

L'érudit, entre temps, ne chômait point. Il appelait de tous ses vœux la réforme si désirable de l'orthographe bretonne. Il travaillait lui-même à cette réforme et l'on n'a point oublié ses longues discussions avec M. Ernault et le chanoine de la Villerabel.

On oubliera encore moins sa "Santez Trifina" : excellente pièce de transition, elle tint toute une année l'affiche du Théâtre de Ploujean avec le Bourgeois Vaniteux (ar Bourc'hiz lorc'hus) de François Jaffrennou. Le drame liturgique et la saynète bouffonne firent de compagnie leur "Tro-Breizh", leur « tour de Bretagne ».

Rivé à son bureau du quai d'Austerlîtz, Gwennou, cependant, libellait des «expéditions». O Muse, vous savez seule combien de fois le barde-rédacteur s'interrompit dans son insipide besogne pour suivre en esprit les acteurs populaires qui promenaient sa chère Tréphine dans les pardons de Bretagne! Des cloches tintaient sur la lande; L'air embaumait délicieusement; la blanche Tréphine, ses bras noués au col du roi des deux Bretagnes, était comme une tourterelle pantelante qui vient d'échapper aux serres d'un émouchet. Et le poète, fermant les yeux, se prenait à répéter les paroles du voluptueux cantique : Hiems transiit imber abiit et recessit. Vox turturis audita est in terra nostra. Mais aucune voix ne lui répondait comme dans le cantique : Surge, me amice, et veni.

Yves Jézéquel, parti en Angleterre sur La Horaine (bateau des Phares et Balises) de Lézardrieux en novembre 1943 revient en France quelques mois plus tard, en janvier 1944, avec le sous-lieutenant July pour mener des actions de renseignements et de sabotage. Jean Le Bihan vient le chercher au refuge dans lequel il se cache après avoir débarqué près de l’Ile d’Er et le conduit avec sa voiture à Saint-Brieuc. Responsable du réseau Marine Turquoise, mission Blavet, Yves Jézéquel a la responsabilité de collecter des renseignements sur la zone d’Avranches à Saint-Malo (effectifs et armements des unités allemandes, mouvements de trains, résultats des sabotages, bilan des bombardements alliés, faits de résistance).

Le réseau Blavet se rattache à la Centrale Phidias chargée de rassembler depuis Paris les renseignements collectés par une cinquantaine de réseaux dans toute la France Les renseignements sont transmis en Angleterre par radios ou par les vedettes anglaises qui viennent fréquenter les eaux des côtes bretonnes. Trois opérations eurent lieu près de l’île d’Er en février et mars 1944. Les aviateurs cachés dans une maison de Gouermel avaient une protection rapprochée effectuée par des membres du F.N-F.T.P armés. La quatrième tentative envisagée le 14 avril 1944 n’eut pas lieu, le réseau étant désorganisé.

Yves Jézéquel tombe dans les filets de la Gestapo à la gare Montparnasse en avril 1944, sa jeune sœur Simone est également arrêtée à Rennes. Tous deux meurent en déportation ; Yves à Hambourg en janvier 1945, Simone à Ravensbrück en mars 1945.

Source: WikiArmor

Article de Michel Lemeu dans la revue Ar Men, octobre 1993

 

"J'ai aimé la musique plus que tout, et c'est devenu un besoin pour moi. C'est elle qui m'a sauvé, qui a plongé en moi, qui m'a attiré, et qui m'a passionné finalement".

Le trégorrois Paul Le Flem s'éteignait le 31 Juillet 1984 à Tréguier (Côtes d'Armor), à l'âge de 103 ans, après une vie entière consacrée à la composition et à l'enseignement des compositeurs du vingtième siècle. L'orchestre qui avait résonné un siècle durant dans son imaginaire faisait silence.

Pourtant, sur les landes bretonnes et sur les grèves d'Armor, planent à tout jamais les mélodies que la Bretagne a inspirées à cet aquarelliste de la musique. Après une période d'oubli, les musicologues et le public breton redécouvrent ce compositeur ancré au plus profond de l'âme celtique.

Les chants de l'enfance

Paul Le Flem naît le 18 Mars 1881, à Radon, dans l'Orne, où son père, fonctionnaire des impôts, était en poste pour quelques temps. Il ne restera que peu de temps dans cette région de Normandie, et, tout au long de sa vie, il affirmera être né à Lézardrieux, dans les Côtes d'Armor : fait d'importance pour ce musicien qui s'est affirmé, sa vie durant, comme appartenant à l'âme bretonne et à sa culture. Son enfance se déroule donc dans la ferme des racines paternelles, dans ce petit bourg de Lézardrieux, entre Trégor et Goëlo, parlant le breton à la maison et avec ses camarades.

Paul Le Flem perd sa mère à l'âge de quatre ans, et son père à douze ans. Sa famille paternelle le prend en charge, mais c'est, avant tout, seul, sans frère ni soeur, qu'il allait devoir se forger lui-même les armes qui lui permettraient d'affronter le monde de la musique, sans savoir qu'il allait conquérir la vie musicale parisienne, et que ses oeuvres seraient entendues partout dans le monde.

Lézardrieux, le lieu de l'enfance de Paul Le Flem, lui offre beaucoup plus qu'un terrain pour les jeux. Enfant, la musique devait le marquer définitivement et susciter cette vocation qui le conduirait de symphonies en opéras. Pas la "musique savante" car elle n'avait pas encore fait son entrée dans les foyers comme aujourd'hui par la radio, la télévision, les disques ou les concerts. Mais la musique du peuple breton : les cantiques chantés aux offices religieux auxquels il assistait le dimanche avec ses camarades de pensionnat. Le chant des bardes qui allaient encore de maison en maison: tel le ramoneur Claude, dont Paul Le Flem a gardé toute sa vie le souvenir, ou Yann Ar Minous, l'aède de Plouguiel. De cette empreinte définitive du terroir trégorrois allaient naître les premières compositions. De son propre aveu, il n'a jamais su comment il avait appris le solfège, et il ne recevra ses premières leçons de musique que beaucoup plus tard !

Alain Jézéquel, maire de Lézardrieux de 1995 à 2001, a fait baptiser l'école publique élémentaire "Ecole Elémentaire Paul Le Flem"

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